La Vierge à l’Enfant

Le tableau « La Vierge à l’Enfant » du Pérugin (Pietro di Cristoforo Vannucci) se trouve à la Galerie Borghèse à Rome. L’oeuve a été réalisée à l’huile, sur une planche de 44 x 34 cm. Le tableau est exposé dans la salle 9.

Référence historique

Le Pérugin était un contemporain de Léonard de Vinci, ainsi qu’un mentor et enseignant de Rafaël Santi, qui a eu une certaine influence sur les premières œuvres du jeune peintre. L’artiste renommé peignait des portraits et des peintures de thèmes religieux, travaillant dans différentes villes. Pietro Perugino dirigeait deux grands ateliers. Le style caractéristique et la subtilité des images qu’il a créées ont eu un impact énorme sur le travail des peintres qui travaillaient dans le centre de l’Italie à la fin du XVe siècle.

Certains chercheurs affirment que dans les premières années de sa vie, Pérugin a étudié l’art de la peinture avec Piero della Francesca, à partir de 1470, se trouvant à Florence, il est entré dans l’atelier d’Andrea Verrocchio, et a ensuite travaillé avec Sandro Botticelli. En 1480-1482, le maître dirigeait un groupe de peintres qui peignaient les murs et les voûtes de la chapelle Sixtine à Rome. Cependant, plus tard, certaines des fresques de Pérugin, situées à l’autel, ont été détruites afin de faire place au jugement dernier de Michel-Ange (1535 – 1541).

Les critiques d’art notent quelques « écoeurants » dans les œuvres créées par le maître.

Les peintures du Pérugin représentant la Vierge et d’autres saints sur un fond doux et serein sont imprégnées d’une grâce et d’une piété particulières, c’est pourquoi, au début du XVIe siècle, l’œuvre du peintre a commencé à être considérée comme quelque peu démodée.

Dans le même temps, dans la seconde moitié du XIXe siècle, les adeptes du préraphaélisme, la direction de la peinture anglaise, semblable dans l’esprit aux beaux-arts florentins de la première Renaissance, trouve son inspiration dans l’œuvre du maître.

Copies de la peinture

Les cercles d’histoire de l’art connaissent deux exemplaires du tableau de Pérugin «La Vierge à l’Enfant». L’un d’eux, peint sur toile, est situé à Moscou et fait partie de la collection du Musée national des beaux-arts Pouchkine. La deuxième œuvre, sur bois, fait partie de la trésorerie du Fitzwilliam Museum de Cambridge. La Vierge Marie est représentée assise, elle tient soigneusement l’Enfant-Christ sur ses genoux. Une œuvre très similaire dans la composition, rappelant une image miroir de la création pérugine, orne le polyptyque de l’autel de la basilique Santa Maria Nuova, dans la vieille ville de Fano. Les travaux remontent à 1497. Selon les historiens de l’art, cette œuvre incarne le style artistique du Pérugin, anticipant la grâce des oeuvres de Raphaël.

Analyse de l’oeuvre

Madonna incline la tête dans le tableau du maître, et sa coiffure encadre son visage; les cheveux sont séparés en une partie droite et tressés en nattes fixées des deux côtés. C’est cette image de la Vierge Marie que l’on retrouve le plus souvent dans les œuvres du Pérugin. Le paysage d’arrière-plan diffère de celui représenté à l’arrière-plan des deux autres exemplaires célèbres de la Vierge à l’Enfant.

Aucune des trois versions connues de la peinture n’a été signée par l’auteur, ce qui, selon les historiens de l’art, suggère que Pérugin travaillait pour créer l’image de la Vierge Marie et du Petit Sauveur avec ses étudiants. Dans le même temps, les noms des assistants n’étaient pas non plus indiqués.

Quoi qu’il en soit, en 1833, lors de l’inventaire réalisé à propos du cas héréditaire, les experts ont considéré que le tableau de la collection du cardinal Borghèse appartenait au pinceau du Pérugin. L’histoire est silencieuse sur la façon dont l’œuvre du maître est devenue une partie de la collection d’art de la célèbre famille princière.

En créant des œuvres sur des thèmes religieux, les peintres italiens de la Renaissance ont tenté d’humaniser les images des saints, les rendant plus proches des gens ordinaires. L’interprétation de la Vierge à l’Enfant dans le Pérugin ne siège pas sur un trône, elle n’est pas vêtue de vêtements spéciaux qui soulignent sa position haute, seuls des halos à peine perceptibles au-dessus des têtes de la Vierge Marie et du Petit Sauveur parlent de leur essence divine.

Les contemporains du maître ont compris la signification allégorique de la robe rouge de la Mère de Dieu, qui signifie son implication dans le Royaume des Cieux et personnifie l’amour divin. Dans la palette utilisée par le peintre, il y a un sous-texte religieux caché de l’œuvre. Ainsi, la couleur bleue de la cape de la Madone symbolisait aussi traditionnellement l’amour et la vérité célestes, et l’étoile d’or sur son épaule rappelait que dans la tradition catholique du début du Moyen ge, la Vierge Marie avait le titre de Stella Maris (traduit du latin — «L’Étoile des Mers») … Dans le tableau du Pérugin, la Madone semble quelque peu distante de l’Enfant, et cette distanciation du Petit Christ et de la Mère de Dieu a permis de préserver la nature sacrée des images divines.

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Auteur: Le Pérugin

perugino

Pietro Perugino (1446/1452 - 1523), né Pietro Vannucci, était un peintre italien de la Renaissance de l'école ombrienne, qui a développé certaines des qualités qui ont trouvé une expression classique dans la Haute Renaissance. Raphaël était son élève le plus célèbre. Le Pérugin fut l'un des premiers professionnels italiens de la peinture à l'huile. Certaines de ses premières œuvres étaient de vastes fresques pour le couvent des pères Ingessati, détruit au milieu du siège de Florence ; il créa pour eux aussi de nombreux cartons, qu'ils exécutèrent avec un effet brillant en vitrail.

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